François Mitterrand
10.06.2007
Nouveau départ
L’heure est venue pour moi de m’en retourner. Ce qui s’est levé ne retombera pas et ce qui n’a pas eu lieu en 2007 s’accomplira en 2012. Je le souhaite de tout cœur. Pour ma part, j’ai dit tout ce que j’avais à dire, tentant d’éclairer de mon mieux le spectacle du monde qui va. Je n’ai plus rien à ajouter.
Je m’en retourne confiant, le cœur plein de gratitude envers celles et ceux qui m’ont fait confiance tout au long de ces jours difficiles et qui m’ont tant donné.
Je m’en retourne aussi avec la volonté de laisser les choses en bon ordre derrière moi.
Ces derniers jours, la curiosité naturelle des uns et des autres a pris le pas sur tout le reste et je le déplore. Cette frénésie "d'enquêtes" aboutit aujourd'hui à une situation aussi insupportable que grotesque. J’ai une pensée pour celles et ceux suspectés d’être ce qui tint ma plume tout au long de ces semaines. Je les prie de m’en excuser; romanciers, essayistes, anciens élus, conseillers, journalistes, connus ou inconnus, illustres ou obscurs. Certains sont plus suspects que d’autres, objets de rumeurs invérifiables, hypothèses mathématiques, constructions savantes, accusations péremptoires, je le regrette. Quelques uns, déjà cités publiquement, s'en amusent, d'autres non. Certains redoutent de l'être et s'en inquiètent. Afin d'éviter tout malentendu sachez que tout ce que l’on m’a rapporté de ce qui se dit ou s’écrit est faux, je me dois de le dire. Comme d’habitude, et comme il était prévisible, tout cela s’avère « abracadabrantesque » et finira par faire « pschitt ! » (Sublimes inventions de mon successeur…) Tiens, il ne manque plus que le nouvel élu à la liste. Après tout ne s’est-il pas lui aussi en son temps amusé à tenir ma plume, ce qui dénote chez lui un goût du masque qui n’est pas l’aspect le moins déplaisant de sa personne ?
Je vous le répète encore une fois, en guise de conclusion : Etre en accord avec soi-même, je ne connais pas de meilleur bulletin de santé. Je crois aux forces de l’esprit, je ne vous quitterai pas.
PS : j’allais oublier ce que je dois également à ceux qui estiment que l'histoire est de la plus haute importance. En 1992, Fabius versa quelques larmes de dépit face à un miroir des toilettes du Conseil Régional de Haute-Normandie. Le Premier secrétaire du PS qu’il était, sur de sa victoire, venait d’être battu parce que le PCF en avait décidé ainsi. Un journaliste fut témoin inopiné de la scène. Je pensais qu’il s’en souvenait, d’où mon interpellation amusée. Il ne s’en souvenait pas et s’est cru mis en cause pour des raisons que j’ignore. Je confesse avoir tiré profit de son trouble pour le taquiner. Voilà : la montagne accouche d’une souris, me direz-vous, et vous aurez bien raison. Mais qui a accouché de la montagne ?
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