V. À l'Élysée (15 juin 1969-4 avril 1974)
Georges Pompidou s'installa à l'Élysée le 15 juin 1969. Reprenant la lecture gaullienne de la Constitution, il affirma la prééminence présidentielle. Il choisit comme Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, personnalité éminente du gaullisme et ancien président de l'Assemblée nationale. Celui-ci resta durant trois années à la tête du gouvernement, avant de démissionner en juillet 1972 à la suite de tensions relatives à son projet de " nouvelle société " et au partage du pouvoir au sein de l'exécutif. Le gaulliste Pierre Messmer, ministre des Armées du Général, fut alors appelé par Georges Pompidou à Matignon. Il fut ainsi Premier ministre lors des législatives de 1973, remportées par la majorité face à une gauche réorganisée depuis l'adoption du Programme commun. Il resta à ce poste jusqu'en 1974 et c'est à la fin de cette période que le chef de l'État tenta la mise en place du quinquennat.
Président de la République en 1969, il revint désormais à Georges Pompidou de conduire la politique étrangère. Reprenant les grands axes de la politique gaullienne, il s'efforça d'assurer l'indépendance de la France sur la scène internationale tout en tenant compte de l'évolution de la situation (nouvelle politique américaine avec Nixon arrivé au pouvoir en 1969, Ostpolitik allemande à partir de 1969, puissance croissante de l'U.R.S.S., tensions au Moyen-Orient). À ces fins, après les tensions des années passées, il noua des contacts plus confiants avec les États-Unis. Tout en demeurant dans le cadre de la solidarité atlantique, il poursuivit les échanges politiques et économiques avec l'U.R.S.S. La relance de la construction européenne marqua également son mandat. La conférence de La Haye en décembre 1969 adopta ainsi son programme " achèvement, approfondissement, élargissement ". La Grande-Bretagne put alors devenir membre de la Communauté avec l'Irlande et le Danemark.
À la suite de la crise politique et économique internationale provoquée par la guerre du Kippour (octobre 1973) Georges Pompidou accentua encore plus l'orientation européenne de sa politique : à ses yeux l'Europe des Neuf devait se donner les moyens de rééquilibrer l'Alliance atlantique, de contribuer à la cohésion occidentale face à l'U.R.S.S., d'encadrer une R.F.A. désormais engagée dans l'Ostpolitik.
Sur le plan national, Georges Pompidou fit de sa présidence un temps fort pour l'industrialisation du pays. Il mit l'accent sur la modernisation des structures tout en demeurant soucieux de préserver les grands équilibres. La politique sociale accompagna ce mouvement avec quelques grandes décisions telles la mensualisation des ouvriers ou encore l'actionnariat des salariés. Ce lettré devenu homme d'État s'intéressa aussi avec passion au domaine culturel puisque son attachement à l'art et sa volonté d'en assurer la diffusion auprès du plus grand nombre le conduisirent à décider la création à Paris d'un centre d'art contemporain, qui porte aujourd'hui son nom.
Les années Pompidou s'inscrivent enfin au cœur d'une période de profondes mutations économiques de l'Occident. Marquant la fin de la présidence, la crise pétrolière de l'automne 1973 inaugura de nouveaux rapports internationaux et les pouvoirs publics furent dès lors confrontés à d'importantes difficultés économiques et sociales.
Son mandat fut écourté par son décès le 2 avril 1974 à Paris.
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